Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/83

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xltcou no aunmn 75

extrême vieillesse, et de vieillesse je ne sais quel amour mourait. J’attendais. Je savais qu’Hélène n’avait point dit : — Je pense à une ’amie"., comme un camarade attendri vous confie, après un heureux dîner : — je pense à un tvieux mufti, — je pense à un enfant birman. C’était bien là une promesse. J’avais le droit d’attendre... Trois mois passèrent., D’attendre des années. Un jour enfin, elle me tendit une carte :

— L’amie dont je vous ai parlé revient f d’Égypte, dit-elle.

"’ Ce n’était point son amie nommée Cléopâtre, nommée Thaïs, et la carte était signée Anne. 2 Dans ma joie, mon cœur se serra un peu, car depuis deux mois je vivais dans Paris comme si ’ Anne y habitait ; deux ou trois fois j’avais cru · j Papercevoir. Ainsi, sur un peu de neige, bien peu, l’hiver n’étai’t pas rude — j’avais, “ sans me douter du danger, enjambé un gouffre, un abîme. Puis vint une carte de Corfou, dans laquelle Anne affirmait avoir toujours désiré T voir Corfou... Puis vint une carte de Florence ; Anne s’y attarde ; elle avait toujours désiré voir Florence... Et Paris, qu’en faisait-elle ? Et tous ces L petits bourgs de Paris, que j’explorerais, mais