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l’an 800, portoit contre les filles publiques la peine du fouet, et contre ceux qui leur donneroient asyle, l’obligation de les porter sur leurs épaules depuis leur domicile jusqu’au lieu du marché public ; cette ordonnance ne fut presque jamais observée, le libertinage reprit le dessus, il devint si scandaleux, que Saint Louis rendit contre les filles amoureuses et folles de leur corps, en 1254, une ordonnance portant qu’elles seroient chassées des villes et villages, dépouillées de leurs atours, et que leurs biens appartiendroient au premier occupant ; il prononça jusqu’à la confiscation des maisons où elles auroient été reçues.

Cette ordonnance ne produisit d’autre effet que de faire rechercher les moyens de l’éluder ; les filles publiques prirent le costume et les manières extérieures des femmes de bien et de qualité, et sous ce voile se livroient impunément à leur honteux commerce ; les libertins se mépre-