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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/117

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La Course.


À Auguste Vacquerie.




Une course effrénée, horrible, sans repos,
Vertigineuse et folle, épouvantable, entraîne
Les âpres passions comme de noirs troupeaux ;
La flamme, sous le choc de leurs sabots, s’égrène.

Cavales que jamais ne réprima le frein,
Elles vont, elles vont, furieuses, ardentes,
Brûlant et dévorant l’immobile terrain,
Soufflant par les naseaux des brumes abondantes.

Ainsi que Mazeppa, sur leurs croupes de fer
L’homme râle emporté, ne se sentant plus vivre ;
Les vents sifflent, pareils à des rires d’enfer,
Et la douleur arrive à ce point qu’elle enivre !

J’appartiens à jamais au farouche Idéal
De la Beauté physique et de l’Amour sans bornes,
Et je vais, sur le monstre au vol lourd et brutal,
À travers les Édens et les horizons mornes.