Allons, maîtresse ! allons, dis-moi : Je t’aime ! et sache
Que je te hais ! mon âme est pleine de mépris ;
Tu me fais honte ; allons ! fille de joie, attache
Tes deux bras frissonnants à mon col, et souris !
Souris, pour que je voie à quel degré la femme
Pousse la lâcheté ; souris ! que mon dédain
Puisse, enfin, largement s’échapper de mon âme
Comme un trait acéré qu’on retire du sein !
Car je veux te cracher ma rancœur à la face,
Anéantir le rêve où parfois tu te plus,
Et surtout insulter, sur ton corps qui se glace,
Cet amour méprisable auquel je ne crois plus !
Circé
À Alphonse de Launay.
Circé pâle et farouche, à vous, magicienne,
A vous mon âme, à vous mes chansons, car toujours,
Ravivant le foyer de ma douleur ancienne,
Vous creusez sous mes pas un abîme où je cours.