Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Ô Muses ! dénouez vos chevelures blondes,
Et toi, crois, ô grand arbre éternellement vert,
Laurier victorieux ! et, dans le ciel ouvert,
Allonge tes rameaux démesurés et plane
Sur nos fronts lumineux dans l’éther diaphane !


____________



Galanterie.



Oh ! ne les cachez pas ces yeux purs et charmants !
N’avez-vous pas vos cils ? relevez votre voile :
Quand on est riche, il faut montrer ses diamants.

Qu’ils soient à votre front comme une double étoile. —
N’imitez pas les gens qui, sur les meubles chers,
Mettent avec prudence une housse de toile.

À quoi bon amoindrir leurs feux vifs et si clairs ?
Madame, laissez-les rayonner à leur aise,
Ces beaux soleils captifs dans la neige des chairs.

Pour l’heureux qui vous a, je conçois qu’il vous plaise
De voiler votre sein, et sur votre cou rond
De jeter un fichu bien léger qui lui pèse.