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Stabat Mater.

À Joséphin Soulary.


I


Près des tombeaux sacrés où dorment les poètes
            Aux noms toujours vantés,
Dans un calme vallon où meurent les tempêtes
             Et les vents irrités,

Sous l’azur du grand ciel, la Mère douloureuse
             Se lamente sans fin,
Et le flot de ses pleurs intarissables creuse
             Son visage divin.

Oh ! si pâle et si triste ! Et, des mille blessures
             Qui déchirent son cœur,
Filtre, sans se lasser, sur ses belles chaussures,
             Une rouge liqueur.

Elle songe, pendant cette lente agonie,
             À l’éclat de ces jours
Où le monde naissant adorait l’harmonie
             Et croyait aux amours !