Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/203

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Ne parlons plus, ne songeons plus, laissons
Le temps passer et briller chaque étoile ;
Le vent est frais ce soir, baisse ton voile,
Je sens courir sur ton sein des frissons.





Méduse.


Vos cheveux, épanchant leurs ondes magnifiques,
Baignent languissamment votre épaule et vos seins,
Et votre corps, plus blanc que les lis séraphiques,
Repose calme et fier sur les soyeux coussins.

Le souffle harmonieux de vos lèvres hautaines
Seul trahit l’existence en vous, et je croirais
Que le ciseau savant des enchanteurs d’Athènes
Dans un marbre sans tache a sculpté vos attraits,

Sans l’ondulation à peine perceptible
Que cette fraîche haleine imprime à votre corps.
Ô morbidesse exquise ! ô charme irrésistible !
De l’immobilité mystérieux accords !

Moi, j’ai placé l’amour de mon cœur et ma joie
Dans le spectacle auguste et saint de la splendeur
Des formes où la ligne altière se déploie,
Dans sa force, dans son calme, dans sa grandeur.