Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/226

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Dans la solitude qui pleure,
Nul écho de rire ou de chants ;
Mais sur le seuil de la demeure
Les sphinx ouvrent leurs yeux méchants,

Et, dans cette ruine immense
Qui penche sur ses noirs piliers,
Le Deuil austère et la Démence
Passent, l’un à l’autre liés.

Salut, ô mes vieux camarades !
C’est vous dont la voix m’appelait
Dans ces menteuses mascarades
Où l’éclat de rire râlait !

Voilà qu’il faut se mettre en route,
Aujourd’hui plutôt que demain.
Soit ! Nous emmènerons le Doute
Pour nous divertir en chemin.

Certes, la voie est bien déserte,
Le chemin n’est pas des plus gais :
Pas un seul brin de mousse verte
Propice a nos pas fatigués !

Il faut avancer dans la boue
Lentement et péniblement ;
L’averse en passant nous bafoue,
L’hiver nous raille méchamment.