Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/421

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362 Appendice. Découvrir un frelon où j’aimais une abeille. Statuaire, a ton marbre ; peintre, a tes pinceaux ! Toi, poète, va- t’en le long des clairs ruisseaux. La, Nais aux beaux yeux que ton abandon navre Te récompensera d’oublier Jules Favre, Car sa lèvre est charmante, et les nids des buissons, Lorsque, rose, elle s’ouvre, y prennent leurs chansons ! Artiste, ignore tout ce qui n’est pas l’art même, Et donne-moi la main, et reprenons le thème Que nous développions quand les rameaux flottants Faisaient une ombre douce autour de nos vingt ans ! —Non, Muse : je le veux ! remettons notre masque ! Et recouds des grelots a ton bonnet fantasque, Nous n’avons pas le droit de nous abstraire ainsi De ce qui nous entoure et de n’avoir souci Que de courir après la Chimère idéale, Quand la Patrie est Va, souffrante encore et pâle, Après tant d’espoirs vains, de lâches abandons, Tiraillée en tous sens par sept cents myrmidons ! Que ceux de qui la main tient la Lyre terrible Démasquent brusquement quelque Méduse horrible Devant les renégats et les menteurs. Pour nous, Dont le talent se borne a souffler dans les trous Du fifre tapageur, acceptons notre tâche. Ne crains pas que le Dieu que nous servons s’en fâche : Nous pouvons, en gardant notre culte sacré. Descendre sur le sol autrefois exécré, Et rire des petits, étant petits nous-mêmes. Ainsi, quand nous voyons, après les Magnards blêmes,