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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/90

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Chanson.



Veux-tu, mon cœur, parler de cette aimée
Qui m’enchanta pendant une saison ?
— Ah ! par un autre elle est ainsi nommée,
Chante plutôt la nouvelle chanson.

Chante plutôt la nouvelle maîtresse
Aux rires frais, aux yeux souvent baisés.
— Cette chanson est un cri de détresse,
C’est le regret de mes espoirs brisés !

— L’espoir toujours refleurit dans nos âmes.
Laisse au passé tous les baisers perdus,
D’autres encor sur les lèvres des femmes
Tiendront longtemps tes désirs suspendus.

— Non, non ! je veux voir si les vieilles roses
Ont bien laissé perdre tous leurs parfums.
— Seuls les vieillards ont droit, têtes moroses,
De se cloîtrer parmi les jours défunts :

Car devant eux toute porte est fermée,
La terre manque à leur pas incertain :
Laisse-les donc contempler la fumée
Insaisissable et vaine du matin.