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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/97

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Par toi le rossignol, que blesse le grand jour,
Dans les bois ténébreux s’en va mourir d’amour ;

Rouge consolateur, c’est toi qui nous apportas
Dans la coupe la joie et les croyances mortes ;

Afin de rafraîchir ses sens inapaisés,
Zéphire, le matin, te couvre de baisers ;

Les vénérables ceps, tortillés en spirales,
Laissent couler à nous tes larmes libérales ;

L’aurore, pour orner tes pétales charmants,
Transforme la rosée en mille diamants ;

Lyœus nous appelle, et les noires panthères
Communiquent livresse aux antres solitaires ;

Ô Rose ! souveraine éclatante, le Vin
Colore ton calice adorable et divin !

Noble Vin, le cristal que ta lumière arrose
À la coquetterie exquise de la Rose !

Mariez vos parfums, mariez vos couleurs,
Rose et Vin qui domptez les cruelles douleurs ;

Unissez-vous toujours, chantez l’épithalame,
Ô feuilles ! flots pourprés ! de la forme et de l’âme !