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À mon Cousin

ALBERT DUPONT

Tué au combat de Buchy.





Et c’est pour eux, pour tous ces lâches, pour défendre
Le pays qu’ils venaient furtivement de vendre,
Que tu dors à présent dans la terre ! pour eux
Que le sol s’est rougi de ton sang généreux !
C’est pour eux que tes yeux sont clos, et que ta mère,
Ô martyre saignante aux mains du victimaire !
Répète en sanglotant : « Mon pauvre enfant est mort ! »

Tu riais à la vie, heureux, alerte, fort,
Jeune comme Marceau, beau comme lui, candide,
Tes vingt-deux ans avaient un horizon splendide ;
Ton cœur enthousiaste aimait la Liberté ;
Le jour où la Patrie en pleurs avait jeté
Le cri d’alarme, calme et le sourire aux lèvres,
Tu t’étais présenté brûlant des saintes fièvres ;
Tu voulais délivrer la France ; ô noble enfant !
Tes lettres, où vibrait un accent triomphant,