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Page:Gley - Langue et littérature des anciens Francs, 1814.djvu/17

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EXPOSITION.

les langues des anciens peuples septentrionaux. Je ne voyais, dans tout ce que j’avais recueilli jusque-là, que des morceaux informes et épars, avec lesquels je désespérais de pouvoir élever l’édifice dont j’avais conçu le plan depuis tant d’années.

À l’insuffisance de mes matériaux, je devais ajouter une grande défiance de mes forces. Ayant passé vingt-deux années de suite hors de ma patrie, constamment occupé à faire des recherches sur les langues étrangères, j’éprouvais, quand je voulais rendre mes idées dans ma langue maternelle, des difficultés qui me décourageaient et qui ne devaient se montrer que trop visiblement aux yeux de ceux que l’importance du sujet pourrait engager à parcourir mon ouvrage.

Les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, ont contribué à vaincre mon indécision. Le Dieu des Francs vient de relever leur antique monarchie ; le trône de Clovis et de Charlemagne est rendu à sa dignité première, et le fils de S. Louis est rentré dans l’héritage de ses pères. Ce moment heureux, si désiré par les bons Fran-