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DE LA LANGUE

Les recherches que l’on a faites pour découvrir ce recueil de vers écrits par Charlemagne, ont été jusqu’à présent infructueuses ; on a proposé, en Allemagne, un prix pour celui qui les ferait connaître ; on n’apprend pas que cet encouragement ait eu quelque succès. On croit que les Minnesingers ont connu ces anciens chants des Francs, et qu’ils nous en ont conservé plusieurs fragments dans leurs écrits. Wolfram d’Eschenbach, qui, dans le douzième et le treizième siècle, a chanté les prouesses et les amours des chevaliers de son temps, avait, comme il le dit lui-même, un ancien livre dont il se servit pour composer les deux premières parties du fameux Heldenbuch (livre des héros) ; cet ancien livre était probablement la collection de Charlemagne, où il aura puisé les Voyages par mer de l’empereur Otnit, les Aventures de Weigand Dietrich, et celles de son fidèle Meister Hiltebrand (14).

On a trouvé dans la bibliothèque de Cassel, sur la couverture d’un manuscrit latin, qui est du huitième ou neuvième siècle, le fragment d’un combat raconté en langue francique : on croit que ce reste d’antiquité appartient aussi à la collection de Charlemagne.

Les conciles provinciaux que ce prince fit convoquer en 813, six ou sept mois avant sa