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DES ANCIENS FRANCS.

mort, insistèrent sur la nécessité de prêcher dans les langues vivantes alors en usage en France. Ceux de Maïence et de Reims disent que l’on prêchera selon la propriété de la langue dont se servait le peuple, afin qu’il pût comprendre le sens de la parole divine (15).

Celui de Tours dit : « D’après une résolution que nous avons prise d’un consentement unanime, nous ordonnons que chaque évêque ait des homélies contenant les instructions convenables pour affermir les fidèles dans la foi catholique, en s’accommodant à la portée de chacun ; ces instructions traiteront de la récompense éternelle qui attend les bons, de la damnation éternelle des méchants, de la résurrection future, du dernier jugement, des bonnes œuvres par lesquelles on peut mériter la vie bienheureuse, de celles par lesquelles on s’en fait exclure. Les évêques auront soin de faire traduire bien intelligiblement ces homélies en langue rustique romane, et en langue théodisque, afin que chacun puisse facilement comprendre ce que l’on dit (16).

Ce canon, qui fut répété mot à mot par le concile de Maïence, tenu en 847, est très remarquable ; il paraît indiquer que la langue francique, dans le diocèse de Tours, au cœur