Aller au contenu

Page:Gley - Langue et littérature des anciens Francs, 1814.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
DE LA LANGUE

de la France, était très en usage, en même temps que la romane qui était celle du peuple.

Dans un synode national, qui fut tenu peu de temps après à Aix-la-Chapelle, Charlemagne fit examiner les canons que les conciles provinciaux avaient portés ; il les fit publier dans un Capitulaire, où il est dit : « L’office de la prédication se fera assiduement, et de manière que le peuple comprenne aisément ce qu’on lui dira (17). »

La littérature francique est riche en homélies, en prières, et, en instructions familières du huitième et neuvième siècle ; jusqu’à présent on n’en a point découvert en langue romane.

On trouve dans les monuments latins du temps de Charlemagne, et en particulier dans ses Capitulaires, beaucoup de mots franciques (18).

Les savants qui entouraient ce prince écrivaient en latin ; ils avaient pris des noms de terminaison latine, mais leur langue paternelle était la francique qu’ils appellaient barbare, selon l’usage des Grecs et des Romains, qui donnaient ce nom à toutes les langues étrangères. Eginhard, l’ami, et suivant quelques auteurs, le gendre de Charlemagne, dit, en commençant la vie de ce prince : « Le voilà, ce