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ADELAÏDE

L’insuccès de ces publications fut complet. Les libraires les mirent au pilon. Le même sort attendait Ternove^ roman étrange et profond, le premier des écrits de Gobineau, dans lequel se révèle sa personnalité entière’. Dans ce roman, les souvenirs de Louis de Gobineau, officier de la garde royale, qui pendant les Centjours suivit les Bourbons à Gand, furent largement utilisés par son fils. Mais Arthur de Gobineau y mit beaucoup de son âme. On retrouve plus d’un trait de son caractère dans cet Octave de Ternove, pauvre, fier et sensible, plein de mépris pour le monde qui l’entoure, et pourtant animé du désir de le dominer. Un profond sens psychologique, une sorte d’avidité à montrer la nature sans fard, voilà ce qui distingue ces pages et qui apparente leur auteur à Stendhal. Octave de Ternove, ce paladin de l’ancien régime, c’est en quelque façon un Lucien Leuwen gentilhomme. Je ne sais si Gobineau a jamais connu Stendhal. Mais le certain, c’est qu’il existe une réelle affinité entre ces deux esprits. L’un comme l’autre, ils plongent leurs racines dans le dix-huitième siècle. Et leur existence même présente des ressemblances frappantes. ’ Ternwe vit le jour dans le feuilleton du Journal des Débats. 11 fut édité en 1848. C’est un livre excessivement rare, bien qu’il semble qu’il ait eu deux éditions différentes, toutes les deux à Bruxelles. On trouve cet ouvrage à la Bibliothèque Nationale avec le titre : Arthur de Gobineau. La Nou-ijeauté Littéraire. Terno-ve. Librairie de Tarride, rue de L’Ecuyer, 8. Trois volumes in- 12*. — Mon exemplaire est en deux volumes in- 1 2°, avec une vignette au titre, imprimé par Meline, Cans et C’°.