Page:Gobineau - Adelaïde - 1914.djvu/32

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théologiques, et, ma foi, par un beau dimanche, le troisième après Pâques, je crois, elle fit tranquillement son abjuration dans la cathédrale de B*** à la stupéfaction profonde du public. Le lendemain, elle revint à la charge auprès de Rothbanner et le somma de l’épouser.

La conversation entre les deux contendants fut d’abord affectueuse et parfaitement tendre; puis elle devint un peu sèche et quand la comtesse se fut bien convaincue que la victoire ne viendrait pas toute seule, elle prit son parti et mit le fer sur la gorge de l’antagoniste.

— Ainsi, bien décidément, lui dit-elle, en le regardant avec des yeux dont il n’avait pas encore vu l’expression âpre et décidée, ainsi vous ne consentez pas ?

— Je ne peux pas.

— Vous ne pouvez pas ?

— Je vous l’ai expliqué.

— Eh bien, donnez-moi encore vos raisons !

Il énuméra de nouveau et non sans une nuance de colère, tout ce qu’il avait déjà répété vingt fois.

— Ce sont là vos raisons ?

— Vous le voyez bien.

— Pourquoi ne me donnez-vous pas la seule véritable ?

— Qu’entendez-vous par là ?

— Je vous demande pourquoi vous ne me dites pas franchement le motif sérieux qui vous empêche de me céder ?

— Je ne sais ce que vous entendez par là !