Elle avait beau être couverte de son voile épais, sa figure resplendissait vraiment devant mes regards ! Je me trouvai transporté par la joie au plus haut de la septième sphère :
— Tiens-toi tranquille, me dit-elle. Tu seras délivré aujourd’hui même ou demain au plus tard !
Là-dessus, se détournant, elle disparut avec deux autres femmes qui l’accompagnaient, et, le soir, comme je me mourais d’impatience, un officier arriva avec un vékil ; on rompit ma chaîne et l’officier me dit :
— Va où tu voudras, tu es libre !
Comme il prononçait ces paroles, je me trouvai serré dans les bras, oui, dans les bras de qui ? De mon cousin Abdoullah !
Dieu ! que je fus ravi de le voir !
— Ah ! mon ami, mon frère, mon bien-aimé, me dit-il, quel bonheur ! Quelle réunion ! Lorsque j’appris de notre cousin Kérym que tu avais été enlevé par la milice, je ne sais à quel excès de chagrin je ne fus pas sur le point de m’abandonner !
— Ce bon Kérym ! m’écriai-je. Nous nous sommes toujours tendrement aimés, lui et moi ! Bien que quelquefois, j’avoue que je lui aie préféré Souleyman, et, à ce propos, sais-tu que Souleyman…
Là-dessus, je lui racontai ce que notre digne cousin était devenu et comme il était en train de devenir un