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Page:Gobineau - Scaramouche - 1922. djvu.djvu/105

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voyait plus aller chez ses anciens camarades, et que ceux-ci ne lui parlaient plus de ce bon Scaramouche, il lui demanda un jour ce qu’il en était ; à quoi don César répondit en lui montrant la lettre de Colombine.

Le marquis la lut et, ayant regardé quelque temps son beau-fils par-dessus ses lunettes, il leva les épaules et lui mit dans les mains un magnifique hanneton dont il préparait en ce moment le lit mortuaire.

Revenons au mariage de don César. Mlle de Fieramonte était la fille de la femme la plus célèbre que Naples ait jamais produite pour l’étude de l’anatomie ; cette dame, dont les ouvrages sont, à ce qu’il paraît, fort estimés du praticien, avait alors quarante-neuf à cinquante ans. Elle était petite, grosse, rouge et fort concentrée en elle-même. Comme ses journées étaient partagées entre l’étude et les doctes conversations, elle n’avait pas eu le temps de s’occuper de sa fille et l’avait confiée à une gouvernante que nous appellerons Sylvie.

Don César fut présenté dans la maison de Mme de Fieramonte par son beau-père. Il y arriva, un beau soir, comme un futur époux, assez embarrassé de sa personne, et décidé à être aimable et brillant, c’est-à-dire qu’il ne fut ni l’un ni l’autre. Mme de Fieramonte était retenue par ses études, et sa fille et dame Sylvie reçurent les deux visiteurs. Que dame Sylvie était laide ! Dieu ! qu’elle était ridée ! Dieu ! qu’elle parut à don César