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acariâtre et impérieuse ! N’en soyez point surprise, belle dame qui me lisez ; elle produisait assez généralement ce double effet.

Don César s’adressa particulièrement à sa future ; quoique peu remarquable, comme je viens de le dire, sa conversation fut sensée et, en somme, convenable. Il sortit avec le marquis, enchanté de sa soirée, et fut content de la belle Herminie, à qui il pensait avec raison n’avoir pas déplu. Le lendemain, il fut reçu par Mme de Fieramonte, qui, en feuilletant un volume de dissection, lui exprima tous ses regrets de ne pouvoir tenir sa parole ; mais elle lui avoua que, ne voulant en rien influencer les déterminations de sa fille, elle se croyait obligée de repousser ses vœux. En ce moment, dame Sylvie entra dans l’appartement, ne salua pas le comte, et confirma d’une voix sèche l’arrêt qui frappait le pauvre don César.

Ce malheureux jeune homme revint tout déconfit apprendre sa mésaventure à son beau-père et lui en témoigna tout son étonnement.

— Il y a complication dans votre fait, lui dit le marquis ; Mme de Fieramonte refuse votre alliance, et votre mère… Mais allons d’abord à la première affaire. Vous êtes sans expérience, don César, car sans cela vous eussiez fait attention qu’hier au soir je vous poussai le coude en entrant dans le salon, et vous eussiez salué la dame Sylvie la première.

— Quoi ! avant Mlle de…

— Avant la maîtresse légale du logis elle-même.