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précisément la mine de ces féroces. guerriers de bois que le génie des fabricants de Nuremberg campe si fièrement, les bras en anse, sur un cheval de carton.

Inutile de dire et les embrassades et les compliments. Rosetta s’était retirée dans un coin de la chambre, et après les premiers saluts, prenait peu de part à ce qui se passait. Corybante s’exprima ainsi :

— Vous êtes sans doute surpris, seigneur don César, de me voir dans la milice mais ma pauvre dona Paula m’a forcé d’acheter une compagnie, sous prétexte que cela me donnerait du relief, et je suis en ce moment au service de Naples. J’en arrive, chargé par le marquis de Bianconero d’une commission qui m’est bien pénible à remplir, et si pénible que je préfère voir mademoiselle Colombine s’en acquitter à ma place.

— Qu’est-ce donc ? s’écria le comte tout effaré.

Colombine hésita un instant, puis, prenant son parti, mit ses deux mains sur les épaules de don César et lui dit, tout en l’embrassant :

— Mon pauvre ami, tu n’es pas le fils de la marquise Bianconcro, on a découvert d’une manière positive que ce fils n’était autre que Polichinelle. Il a montré, étant gris, des papiers qu’il conservait soigneusement comme des amulettes contre la fièvre et qui sont les preuves irréfragables de sa naissance. En apprenant cette nouvelle, la marquise, qui avait toujours rêvé son fils sous la forme