Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/114

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de fond en comble aux visiteurs. Triantaphyllon trouva ce spectacle fort extraordinaire, et il en resta pour toujours dans sa tête une étrange confusion de cordes, de mâts, de plaques de tôle, de pistons de cuivre et de fumée noire. Ce qu’elle déclara parfaitement beau, ce fut le grand canon de l’arrière, sur lequel on ne put jamais la décider à appuyer la main, bien qu’elle en mourût d’envie. Quand le moment fut venu pour elle de retourner à terre, il y avait déjà deux heures qu’elle le souhaitait ardemment, parce que c’était la première fois qu’elle avait quitté ses enfants pendant un temps si long, et elle était excessivement inquiète. Néanmoins, elle s’aperçut qu’elle l’était presque également de ce qui pouvait arriver à ses parents dans leur aventure inouïe, et avant de quitter la corvette, elle embrassa étroitement Akrivie en répandant sur son cou quelques larmes amères, mais silencieuses ; puis elle partit, et l’Aurora, ayant levé ses ancres, se mit en mouvement, sortit lentement du port et gagna la haute mer.

À mesure que l’on avança vers Paros et qu’Akrivie, donnant plus d’attention à ce qui