Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/150

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— Mademoiselle, je vous aime, et je voudrais savoir de vous si je puis espérer que vous partagerez ce sentiment.

Akrivie le regarda avec une douceur charmante, et lui répondit :

— Oui, monsieur, certainement, je vous aime beaucoup.

Norton se méfia singulièrement de l’extrême facilité de cette déclaration, qui, faite si vite et sans le trouble le plus léger, ne lui parut pas du tout comporter ce qu’il voulait, Il insista d’un air convaincu :

— Je vous remercie infiniment, mademoiselle ; je voudrais pourtant savoir si vous m’aimez assez pour me permettre de demander votre main.

Et comme Akrivie faisait un geste pour lui tendre la main en souriant, il vit clairement qu’elle n’avait encore rien compris, et il ajouta :

— C’est-à-dire pour vous demander de devenir ma femme.

— Non ! répondit brusquement Akrivie, et alors elle rougit profondément, les larmes lui vinrent aux yeux, elle se leva et descendit dans