Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/163

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knifes le tout de la fabrication la plus nouvelle ; mais ce serait trop s’étendre, et il suffit de constater que la somme de ces belles choses, livrées pendant huit jours, dans sa salle à manger, au jugement éclairé de ses amis, persuada Charles, par les éloges qu’elle reçut, de la sagacité et de l’esprit pratique qui avaient dirigé ses choix. Seulement, de tout cela, rien n’aurait jamais pu servir ; il y a de la différence entre la façon dont on juge les nécessités de la vie sauvage chez les fabricants de Paris et ces nécessités elles-mêmes.

Enfin, après avoir, dans un dernier dîner, déploré avec ses compagnons la rigueur de son sort, Charles Cabert monta en wagon et se trouva lancé dans le vaste monde seul avec le souvenir de son amour interrompu et ses inénarrables douleurs. Inutile de dire comment il s’embarqua sur un paquebot de la Compagnie Cunard et débarqua sur le quai de Saint-Jean de Terre-Neuve. Ces sortes de tableaux sont monotones, à moins de circonstances extraordinaires, qui ne se présentèrent pas.

Le jeune et intéressant voyageur était porteur d’une lettre de recommandation pour le