Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/67

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sireux de savoir jusqu’à quel point elle était justifiée, il fit descendre ses visiteurs dans sa chambre, et s’enquit poliment de ce qui les amenait. Le Naxiote gros et gai s’annonça comme étant M. Dimitri de Moncade, agent consulaire de Sa Majesté Britannique. Il venait offrir ses services, et présenta son compagnon et ami, M. Nicolas Phrangopoulo, consul des Villes Hanséatiques. La conversation naturellement avait lieu en grec ; Henry Norton parlait couramment cette langue, grâce à un séjour de plusieurs années dans les mers du Levant, et ni M. de Moncade ni M. Phrangopoulo ne savaient le moindre mot d’un autre idiome.

On a pu entrevoir, d’après ce qui a été dit déjà du commandant de l’Aurora, qu’il était d’un naturel curieux et cherchant l’instruction. L’apparence des deux personnages assis dans sa chambre de bord l’avait suffisamment excité pour qu’il tînt à en savoir un peu plus long sur leur compte, ne fût-ce que pour servir d’introduction à ses futures observations touchant l’île de Naxie. Il dirigea donc l’entretien de façon à se renseigner, autant que la politesse le pouvait permettre, et ses efforts ne