Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/68

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furent pas infructueux. Voici, en bloc, ce qu’il apprit par pièces et par morceaux :

M. l’agent consulaire de Sa Majesté Britannique devait son emploi à ce fait que son père et son grand-père l’avaient jadis exercé avec honneur ; naturellement, il était rémunéré par l’éclat qui en rejaillissait sur sa personne, et aucune indigne considération de lucre ne s’y rattachait. Il avait connu l’amiral Codrington, et gardait dignement le souvenir d’un déjeuner auquel il avait pris part à bord du bâtiment monté par ce grand homme de mer, vers le temps de la bataille de Navarin. Environ une fois tous les sept à huit ans, quelque navire de guerre anglais passait à Naxie et venait réjouir sa vue. En 1836, un voyage à Athènes l’avait mis en mesure d’apprendre une foule de choses intéressantes, dont il ne s’était jamais douté jusqu’alors. Il demanda à Henry Norton des nouvelles de Sa Grâce le duc de Wellington, et se montra extrêmement peiné d’apprendre que cet illustre capitaine avait cessé de vivre. Il rappela ses mérites extraordinaires en quelques sentences bien choisies, et ce fut probablement la der-