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jeune à Saint-Dominique, montre l’influence que les idées de M. de Gobineau eurent sur sa pensée.

À cette époque, la Russie n’était pas encore maîtresse de l’Asie centrale. Entre cette puissance envahissante et l’Angleterre redoutée depuis longtemps par les princes asiatiques, il y avait une place toute marquée pour une grande influence de la France, qui maintenait l’équilibre. Notre prestige était encore intact.

Par ses rapports exceptionnels avec les dépositaires de la science asiatique, M. de Gobineau avait les moyens d’ouvrir le chemin difficile des khanats de l’Asie centrale à M. de Rochechouart qui s’offrait pour cette intéressante mission.

Le ministère des affaires étrangères refusa son consentement. On y accueillait avec défiance les idées de M. de Gobineau. On y prononçait sans doute à leur sujet le mot définitif de chimérique ; puis, trop fier, trop délicat pour se faire valoir lui-même, M. de Gobineau négligeait peut-être trop entièrement cet art de la mise en scène qui devient quelquefois nécessaire.

Aussi, en 1864, au lieu de l’envoyer à Constantinople où sa connaissance de l’Orient et des Orientaux pouvait rendre de si grands services, ce fut le poste secondaire d’Athènes qu’on lui offrit. Il y passa quatre ans. Il avait des sympathies pour la Grèce ; les merveilleux horizons de l’Attique plaisaient à ses yeux. Le Traité des inscriptions cunéiformes, l’Histoire des Perses, les Religions et les philosophies de l’Asie centrale datent de cette époque et de ce milieu favorable au travail. Il se remit aussi à la poésie, qui avait été une des joies de sa jeunesse, et l’Aphroessa fut composée alors.

Non content de cette activité littéraire et comme