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des Hyksos, on ne peut douter qu’ils n’appartinssent à une race alliée à l’espèce blanche (1)[1]. Au point de vue politique, leur arrivée fut un malheur, mais un malheur qui rafraîchit pourtant le sang national et en raviva l’essence. Les guerres avec les peuples asiatiques, soutenues longtemps à égalité, bien qu’il soit prudent de douter beaucoup de ces conquêtes étendues jusqu’à la mer Caspienne, dont l’Asie n’offre de traces ni dans son histoire ni dans ses monuments, ces guerres des Sésostris, des Rhamsès et autres princes heureux, firent affluer, dans les nomes de l’intérieur, les captifs de Chanaan, d’Assyrie et d’Arabie, et leur sang, bien que mêlé lui-même, tempéra quelque peu la sauvagerie du sang des noirs, que les basses classes, et surtout le voisinage et le contact intime avec les tribus abyssines et nubiennes, versaient incessamment dans les veines de la nation.

Puis, il faut tenir compte de ce double courant chamite et sémite qui, pendant tant de siècles, longea l’Égypte moyenne et la pénétra. Ce fut par cette voie que les hordes à demi blanches s’étendirent sur la côte occidentale de l’Afrique, et la population qui s’y forma apporta plus tard à l’État des successeurs de Ménès une race mêlée, dans laquelle le sang hindou n’existait pas, et qui tirait tout son mérite des mélanges multipliés avec les groupes civilisateurs de l’Asie inférieure.

De ces alluvions successives de principes blancs naquirent



(1) Dans les hypogées de Beni-Hassan on voit des peintures représentant des combats de gladiateurs d’une carnation très claire, avec les yeux bleus, la barbe et les cheveux rougeâtres. M. Lepsius considère ces figures comme étant les images d’hommes de race sémitique, probablement ancêtres des Hyksos (Lepsius, Reise in Ægypten, etc., p. 98.). — Avant de renverser l’ancien empire et de forcer les dynasties égyptiennes à chercher un refuge en Éthiopie, les Hyksos avaient commencé par s’établir pacifiquement dans le pays, et très probablement ils s’étaient mêlés à la population indigène. — Je remarquerai, en passant que, d’après le témoignage des monuments que je cite, les contrées de l’Asie antérieure possédaient, dans l’âge des Pharaons, certains groupes de populations beaucoup plus blanches qu’aujourd’hui. Elles ne faisaient, pour ainsi dire, que de descendre des montagnes du nord et n’avaient encore contracté qu’un nombre limité d’alliances avec l’espèce mélanienne.

  1. (1) Dans les hypogées de Beni-Hassan on voit des peintures représentant des combats de gladiateurs d’une carnation très claire, avec les yeux bleus, la barbe et les cheveux rougeâtres. M. Lepsius considère ces figures comme étant les images d’hommes de race sémitique, probablement ancêtres des Hyksos (Lepsius, Reise in Ægypten, etc., p. 98.). — Avant de renverser l’ancien empire et de forcer les dynasties égyptiennes à chercher un refuge en Éthiopie, les Hyksos avaient commencé par s’établir pacifiquement dans le pays, et très probablement ils s’étaient mêlés à la population indigène. — Je remarquerai, en passant que, d’après le témoignage des monuments que je cite, les contrées de l’Asie antérieure possédaient, dans l’âge des Pharaons, certains groupes de populations beaucoup plus blanches qu’aujourd’hui. Elles ne faisaient, pour ainsi dire, que de descendre des montagnes du nord et n’avaient encore contracté qu’un nombre limité d’alliances avec l’espèce mélanienne.