Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mèdes, fut ’Aριοί. Une autre branche de cette famille, les Perses, avaient également commencé par s’appeler ’Aρταιοί, et quand ils y renoncèrent pour l’ensemble de la nation, ils conservèrent la racine de ce mot dans la plupart de leurs noms d’hommes, tels qu’Arta-xerxès, Ario-barzane, Arta-baze, et les prêtèrent ainsi faits aux Scythes-Mongols convertis à leur langage, et qui trouvèrent plus tard à en renouveler l’usage dans l’emploi qu’en faisaient de leur côté les Arians Sarmates (1)[1].

Dans leurs idées cosmogoniques, les Iraniens regardaient comme le pays le premier créé une région qu’ils appelaient Airyanem-Vaëgo, et ils la plaçaient bien loin dans le nord-est, vers les sources de l’Oxus et du Yaxartes (2)[2]. Ils se rappelaient que là l’été ne durait que deux mois de l’année, et que, pendant dix autres mois, l’hiver y sévissait avec une rigueur extrême. Ainsi, pour eux, le pays des hommes honorables était resté l’ancienne patrie ; tandis que les Hindous des temps postérieurs, attachés au nom et oubliant la chose, transportèrent la désignation et en firent don à leur patrie nouvelle.

Cette racine ar suivit partout les rameaux divers de la race et les préoccupa constamment. Les Grecs la montrent, bien conservée et en bon lieu, dans le mot ῎Aρης, qui personnifie l’être honorable par excellence, le dieu des batailles, le héros parfait ; dans cet autre mot, ἀρετή, qui indique d’abord la réunion des qualités nécessaires à un homme véritable, la bravoure,



(1) Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 6.

(2) Ibid., 526. On trouve, aux époques historiques, un grand nombre de noms de peuples arians dans ce pays, que les Orientaux appellent le Touran, et que, jusqu’ici, on a faussement considéré comme habité par des hordes jaunes exclusivement. Ainsi, on y voit, avec Pline, les Ariacæ, les Antariani, les Aramæi, qui rappellent si fort le mot zend aïryaman. (Burnouf, Comment. sur le Yaçna, t. I, p. CV-CVI, notes et éclaircissements). — Burnouf remarque aussi que des dénominations de lieux évidemment arianes sont celles où l’on trouve les mots : Açp, cheval, arvat ou aurvat, eau, pati, maître. Ptolémée en cite dans la Scythie et même dans la Sérique, Açpabota, Açpacara, Açparatah.


  1. (1) Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 6.
  2. (2) Ibid., 526. On trouve, aux époques historiques, un grand nombre de noms de peuples arians dans ce pays, que les Orientaux appellent le Touran, et que, jusqu’ici, on a faussement considéré comme habité par des hordes jaunes exclusivement. Ainsi, on y voit, avec Pline, les Ariacæ, les Antariani, les Aramæi, qui rappellent si fort le mot zend aïryaman. (Burnouf, Comment. sur le Yaçna, t. I, p. CV-CVI, notes et éclaircissements). Burnouf remarque aussi que des dénominations de lieux évidemment arianes sont celles où l’on trouve les mots : Açp, cheval, arvat ou aurvat, eau, pati, maître. Ptolémée en cite dans la Scythie et même dans la Sérique, Açpabota, Açpacara, Açparatah.