Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/513

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je ne doute pas toutefois que l’influence des kschattryas du sud n’ait été d’abord dominante. L’histoire l’établit suffisamment. C’est au sud que la civilisation jeta ses premières racines, c’est de là qu’elle s’étendit dans tous les sens (1)[1].

On ne s’attend pas sans doute à trouver, dans des kschattryas réfractaires, des propagateurs de la doctrine brahmanique. En effet, le premier point qu’ils devaient rayer de leurs codes, c’était la supériorité d’une caste sur toutes les autres, et, pour être logiques, l’organisation même des castes. D’ailleurs, comme les Égyptiens, ils avaient quitté le gros des nations arianes à une époque où peut-être le brahmanisme lui-même n’avait pas encore complètement développé ses principes. On ne trouve donc rien en Chine qui se rattache directement au système social des Hindous ; cependant, si les rapports positifs font défaut, il n’en est pas de même des négatifs. On en rencontre de cette espèce qui donnent lieu à des rapprochements assez curieux.

Quand, pour cause de dissentiments théologiques, les nations zoroastriennes se séparèrent de leurs parents, elles leur témoignèrent une haine qui se manifesta par l’attribution du nom vénéré des dieux brahmaniques aux mauvais esprits et par d’autres violences de même sorte. Les kschattryas de la Chine, déjà mêlés au sang des jaunes, paraissent avoir considéré les choses sous un aspect plutôt mâle que féminin, plutôt politique que religieux, et, de ce point de vue, ils ont fait une opposition tout aussi vive que les Zoroastriens. C’est en se mettant au rebours des idées les plus naturelles qu’ils ont manifesté leur horreur contre la hiérarchie brahmanique.

Ils n’ont pas voulu admettre de différence de rangs, ni de situations pures ou impures résultant de la naissance. Ils ont




modifications importantes dans le langage. Les dialectes du sud diffèrent beaucoup du haut chinois, et l’homme du Fo-kien, du Kuang-toung ou du Yun-nan a autant de peine à comprendre le pékinois qu’un habitant de Berlin le suédois ou le hollandais. (K. F. Neumann, die Sinologen und Ihre Werke, Zeitschrift der deutschen morgenlændischen Gesellschaft, t. I, p. 104.)

(1) Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 714.


  1. (1) Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 714.