Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/552

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nord-ouest et de l’est. Par ces mots, relativement récente, j’indique le IIe siècle avant notre ère.

Ces nations ont toutes eu des destinées ultérieures qui sont connues.

Deux d’entre elles, les Yue-tchi et les Ou-soun, habitant sur la rive gauche du Hoang-ho, contre la lisière du désert de Gobi, furent attaquées par les Huns, Hioung-niou, peuple de race turque, venu du nord-est. Obligées de céder au nombre, et séparées dans leurs retraites, elles allèrent se fixer, les Yue-tchi, un peu plus bas vers le sud-ouest, et les Ou-soun, assez loin dans la même direction, sur le versant septentrional du Thian-chan (1)[1].

La redoutable progression des masses ennemies ne les laissa pas longtemps jouir en paix de leur patrie improvisée. Au bout de douze ans les Yue-tchi furent accablés de nouveau. Ils traversèrent le Thian-chan, longèrent le nouveau pays des Ou-soun et vinrent s’abattre au sud, sur le Sihoun, dans la Sogdiane. Là se trouvait une nation blanche comme eux, appelée les Szou par les Chinois, et que les historiens grecs nomment les Gètes ou Hindo-Scythes. Ce sont les Khétas du Mahabharata, les Ghats actuels du Pendjab, les Utsavaran-Kétas du Kachemyr occidental. Ces Gètes, attaqués par les Yue-tchi, leur cédèrent la place, et reculèrent sur la monarchie métisse et dégénérée des Bactriens-Macédoniens. L’ayant renversée, ils fondèrent, au milieu de ses débris, un empire qui ne laissa pas que de devenir assez important.

Pendant ce temps, les Ou-soun avaient résisté avec bonheur aux assauts des hordes hunniques. Ils s’étaient étendus sur les rives de la rivière Yli, et y avaient établi un État considérable. Comme chez les Arians primitifs, leurs mœurs étaient pastorales et guerrières, leurs chefs portaient ce titre que la transcription chinoise fait prononcer kouen-mi ou houen-mo, et dans lequel on retrouve aisément la racine du mot germanique kunig (2)[2]. Les demeures des Ou-soun étaient sédentaires.



(1) Ritter, t. I, p. 431 et pass.

(2) Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433-434.

  1. (1) Ritter, t. I, p. 431 et pass.
  2. (2) Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433-434.