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de rien pour braver en sécurité la mauvaise fortune, voilà la vraie sagesse.

L’homme vivra dans sa tête ou dans son cœur, touchera la terre comme une ombre, y passera sans attache, la quittera sans regret.

Les penseurs de l’Occident ne donnent pas de telles leçons à leurs disciples. Ils les engagent à savourer l’existence le mieux et le plus longtemps possible. La haine de la pauvreté est le premier article de leur foi. Le travail et l’activité en forment le second. Se défier des entraînements du cœur et de la tête en est la maxime dominante : jouir, le premier et le dernier mot.

Moyennant l’enseignement sémitique, on fait d’un beau pays un désert dont les sables, empiétant chaque jour sur la terre fertile, engloutissent avec le présent l’avenir. En suivant l’autre maxime, on couvre le sol de charrues et la mer de vaisseaux ; puis un jour, méprisant l’esprit avec ses jouissances impalpables, on tend à mettre le paradis ici-bas, et finalement à s’avilir.


CHAPITRE IV.

Les peuplades italiotes aborigènes.

Les chapitres qui précèdent ont montré que les éléments fondamentaux de la population européenne, le jaune et le blanc, se sont combinés de bonne heure d’une manière très complexe. S’il est resté possible d’indiquer les groupes dominants, de dénommer les Finnois, les Thraces, les Illyriens, les Ibères, les Rasènes, les Galls, les Slaves, il serait complètement illusoire de prétendre spécifier les nuances, retrouver les particularités, préciser la quotité des mélanges dans les nationalités fragmentaires. Tout ce qu’on est en droit de constater avec