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vallée du Danube, et dans les pays des Thraces et des Illyriens, de nombreux groupes de noblesse qui restèrent à la tête des peuplades wendes, jusqu’à ce que des envahisseurs nouveaux fussent venus les soumettre eux-mêmes avec elles[1]. En plusieurs occasions les Kymris avaient exercé, et ils exercèrent encore vers la fin du IIIe siècle avant notre ère, une pression victorieuse sur telle ou telle des nations slaves.

Cependant, s’il faut les nommer en première ligne, c’est surtout parce que les raisons de voisinage multiplièrent les incursions de détail. Ils ne furent ni les plus puissants, ni les plus apparents, ni, peut-être même, les plus anciens des dominateurs que les Slaves virent abonder chez eux. Cette suprématie revient surtout à différentes nations fort célèbres qui, sous leurs noms divers, appartiennent toutes à la race ariane. Ce furent ces nations qui opérèrent avec le plus de force et d’autorité dans les contrées pontiques, et jusqu’au delà vers le plus extrême nord. C’est d’elles que les annales de ce pays s’entretiennent surtout, et c’est sur elles que l’attention doit ici se concentrer pour des causes plus graves encore.

Le fait que, malgré les mélanges qui déterminèrent successivement la chute et la disparition de la plupart d’entre elles, ces nations appartenaient originairement à la fraction la plus noble de l’espèce blanche serait déjà de nature à leur mériter le plus vif intérêt ; mais un si grand motif est encore renforcé par cette circonstance que c’est de leur sein, que c’est du milieu de leurs multitudes, et des plus pures et des plus puissantes, que se dégagèrent les groupes d’où sortirent les nations germaniques. Ainsi reconnues dans leur étroite intimité originelle avec le principe générateur de la société moderne, elles ap-

  1. Ce fut aux invasions kymriques que les poètes de la comédie grecque durent les noms de Davus et de Geta, si souvent appliqués par eux aux esclaves qui jouaient un rôle dans leurs fables. Les hommes portant ces noms appartenaient originairement à la classe supérieure des nations slaves vaincues, et provenaient d’une autre source première. (Schaff., t. I, p. 244.) — Ce même auteur pense que l’extension des Celtes, à cette dernière époque, alla jusqu’à la Save et à la Drave dans l’est, et au nord jusqu’aux sources de la Vistule et au Dniester. (T. I, p. 397.)