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CES CEV CHA

de citrin, la seconde que le sitrin ou cestrin n’était ni l’ébêne, ni les hyacinthes, ni les grenats, ni les topazes, ni les ruhis, la troisième qu’il y avait des saphirs citrins, la quatrième enfin qu’on décorait une riche croix d’or émaillée de cinq grandes pierres {c’est-à-dire pièces) de citrin. Est-ce un bois odoriférant ? Est-ce une pierre de teinte jaunâtre? Est-ce l’aloés, dont les beaux échantillons venaient de l’Ile de Socotora dans la mer Rouge, et qui aurait été appelé, dès le moyen âge, par les Arabes de nos comptoirs européens, socotrin, et par contraction ceslrin? Est-ce enfin la gomme résineuse du même arbre qui se nomme encore aujourd’hui chicotin ? Je laisse tout cela à l’état de conjecture. »

Un saphir citrin quarré, hors œuvre, — .X. liv. t. (1416, Inv. du duc de Berry.)

Unes patinostres de sitrin, pintes et deux de sitrin faictes a lozenges au bout. (1456, Inv. des ducs de Bourgogne, n" 6963.)

Ce dict, luy vouloit tirer ses patenostres, qui estoyent de cestrin, avccques grosses marques d’or. — En aymerez vous mieulx d’or bien esmaillé en forme de grosses sphères ou de beaulx lacz d’amours, ou bien toutes massifves comme gros lingotz, ou si en voulez d’ebene ou de gros hyacinthes, de gros grenatz taillez avecques les marques de fines turquoises ou de beaulx topazes marquez de fins saphiz, ou de beaulx balays a tout grosses marquez de diamans ? (Rab., ii, 21.)

Une croix d’or platte, en fourme de bague, garnie de cincq grandes pierres de citrin, mises en ébattons d’or, et y a, aux quatre coings de la croisure, quatre poinetes d’or, a mectre perles et a l’autre costé de la dicte croix est une Nostre Dame, aiant a chacun costé ung auge et ung autre petit en hault, le tout desmaillé. (1536, Inv. de Charles Quint )

CESTRON, S. m., dimin. de sestier 1

Onofora, eestron. (Adam de Petit Pont, ap. Scheler, Lex., p. 13t.)

CESTUI, sestui, cislui, celui, setui, ccsli, ceti, pronom, celui-ci :

Quer par cestni avrons nos bone ajude. {Ale.iis, st. ^0"^ XL° s., G. Paris.) Distrent ensemble mauveis mos (de) celui. [Ep. de S. Et., ms. Tours, G. Paris.) K’il diet a cistul vai, et si aillet. {Li Epislle de S. Bern. a Mont Deu, ms, Verdun , l- 68 v».) Et a dit a Karloa : Cesliii pas ne crées. (Gui de Bourg., 3801, .. P.) A ccsli diras doucement. (Jac.ij. d’Aji., Art il’Aiii., ms. Dresde, UIO, Kdrl.) U capistre huictiesme devant cesli. (Vie. de l’eau, xxvii, Avch. S.-Inf ) Ce&li fut de si granl puissance... (Comm. le Roi Sounaiii fut mort, ms. Avranches 1682.) Versez, sus ! cesli boire vueil. (Un 3Hr. de N.-D., du roy Thierry, Th. fr. nit m. li., p. 58i.) Onques mais n’aiday a porter Corps si pesant cou cesli ci. (/*., p. 571.’) — Adj., ce : Seslui bobant pviseriens petit. (Les Loli., ms. Monlp., 1° ll.i.) Mont morte enemi avons an setui mont (Serin., Brit. Mus. add. 13606, T 91.) Kn ccli dreyn article troverei. (De pèches, mi. Cambridge, Univ. E e. 1. 20, Pt^.) Vueill que cesli testament soit ferme et estable, (1299, Test, de J. d’Orgev., Abbec., Arcb. S.-et-Oise.) A cesli voyage. (Philib. I, Aux synd. de Chambéry, vers 1470, Arcb. mun. Cham- béry, AA 1, 4° doss.) La Fontaine et Voltaire, dans leurs contes, ont encore employé cesltU.

CET, voir CisT.

CETE, s. f., cétacé :

Jonas demorat .m. jours et .m. nuit en ventre d’une cete. (J. d’Outre.wëuse, Chron., I, 48, Borguet.)

CETERACH, s. m., sorte de plante :

Ceterach est une herbe qui croist contre les murs vieulx et sus des pierres. (Le graiit Herbier, f» 37 v°.)

CETERONE, S. f., mesure de grain :

Celerones. (1478, S.-Hil., Cuon, Censier, Arcb. Vienne.)

Cf. Sester.

1. CETI, s. m., grand poisson de mer :

El ventre del ceti. (P. DR Thau.v, Best., ilOo, Wright.)

2. CETI, voir Cestoi.

CETO.L, voir CiTOUAL. CETOR, S. m. f A Johan de Vilar et a ses compagnion por treire les .vi. bosses de viu furs dou cetor, por chargier et descliargier et misu- rar. (1418, Arch. Fribourg, Comptes des Trésoriers, n" 31.) CETiri, voir Cestui. CETUN, s. m., grand poisson de mer, cétacé, baleine, requin : E délivra Jonas del ventre al celun. (Ilorn, 1-105, Michel.) . CEU, voir Ciu. . CEU, voir Ço. . CEU, voir Cil. ÎURRE ?

liais U Uouiaiu les destorliereut 

t)ui convenant i trespasserenl. En ceurre ont laie ior ostages Qui estoient de Ior lignages ; Lor amistié ont corrompue Oui mcult fu puis par als vendue. (Wage, Bnil. 2009, Ler. de Lincy.) CEUTE, voir Queute. CEUTELETTE, S. f., petite cotc : N’y avoit en chelle maison fors le bouge devant et une povre ceuteletle de viese teille enfumée pour escouser que le vent ne ferust ou feu. (Fiioiss,, Chron., X, 41, Kerv.) CEVELET, S. ni., ornement pour la coiffure ; Item a Marie, ma fille, quatre de mes plus belles couronnes empuees, et six de mes plus beaux cevelels. (1329, Mart., Anecd., I, col, 1377.) CEVEMER, celevier, s. m., garde : Ly ceveliers des eaues s’elTorchoit de prendre amendes sur ceulx qui leur naviau ne ferment le crâne. (1340, Cart. Esdras de Corbie, Richel. 1. 17760, f° 43 v°.) Nostre celeviers des eaues. (/t., f» 56 v».) CEVESCE, voir Chevece. CEVETAN, voir Chevetain. CEViCH, voir Cervis. i. CHAABLE, cadable, caable, casble, chable, cable, s. m., machine de guerre propre h. renverser : Od ses caiables les turs en abatied. (Roi.. 98, Mullcr.) Od vos caables avez froisiet ses mnrs. (Ib., 237, Gautier.) Drecier a fet metnt mangonel, Meint trebuchet et meint chaable. (Renan, 2fi9l2. Méon.) Une de noz grosses perrieres que l’en claime chaable, gitoit dedans la ville grauz pierres. (G. de Tyr, xviii, 19, P. Paris.) Noz gens avoient une grant perriere nommée chaable tant forte et tant bien faitte que elle jettoient grosses pierres a merveilles. (Hist. des Emp., Ars. S082, f» 284 V".) — Chablis, bois que la force du vent abat dans les forêts : Ad arbores versas sive chaable. (Enq. de Ph. Aug., Cart. norm., u" 200, Arch. S.-Iuf.) Les seigneurs et les hommes dessus dis prennent en la dicte forest, hors deffens, le vert en gesant ; se il n’y a caable, le sec en estant, le mort bois. (TH. du xiv° s., Fé- camp, Arch. S.-Inf.) En une certaine somme pour un marché de bois de caable en la forest de Lyons. (Gisors, Arch. J 217, pièce 9.) Que soubz umbre de caable l’en ne face vente de chesues. (1388, Onl., vu, 775.) Caable ou arbres abatuz ou secz. (/(*.) Le bois nommé caables, qui chiet par avanture, ou est abatu par malfaiteurs ou autrement. (1411, Arch. JJ 165, pièce 173.) Un fou a mon choiz au terme de Nouel ovec son chable. (1416, Aveux du bailliage d’Evreux, Arch. P 294, reg. 1.) Avoir le mort bois en estant et a terre,et la branche des casbles et du bois que je prens. (1431, Deiiombr. du baill. de Consten- tin, Arch. P 304, f 211 v».) L’arbre au mauvais pié et branches voi- lées ou caables. (1463, Aoeux du bailliage d’Evreux, Arch. P 293, reg. 1.) Ainsi qu’il est dit du bois a edil’lier, il est entendu du bois pour chauffage des cheminées des chasteaux, quand nous le manderons, en ayant regard aux édifices qui y sont et nombre des cheminées, et que l’on ne baille pas bois en estaut, si bonnement on peut liuir d’aucuns cables ou arbres abattus ou secs. (Ordonn. de F’r. l" sur la chasse, les forêts, etc., mars 1515 ) Bretagne, Côtes-du-Nord, chable, herse. . CH.AABLE, caable, chable, s., m., meur- trissure, contusion, blessure sans effusion de sang :