Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/221

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sion si énergique et si prononcée qu’elles ne souffraient pas de réplique. Je restai muet ; je me sentis comme privé de tout mouvement actif ; je ne pus sortir que machinalement et en silence de la chambre.


XV


Deux jours après cette conversation, M. Falkland me fit appeler.

Dans le compte que je rendrai de ce qui s’est passé entre nous, je continuerai de rapporter non-seulement les paroles, mais même le langage muet de nos conversations. Il avait habituellement dans l’extérieur quelque chose de bien plus expressif et de plus animé qu’aucun homme que j’aie jamais vu. C’était là l’objet de mon étude continuelle, aiguillonné comme je l’étais par la curiosité, qui était alors, je l’ai déjà dit, ma passion dominante. Il pourra aussi très-bien arriver, tandis que je m’occupe ainsi à réunir les matériaux épars de mon histoire, que dans certaines occasions je joigne aux apparences qui m’ont frappé un éclaircissement que j’étais alors bien loin de posséder, et que la suite des événements a pu seule me suggérer.

Dans la conjoncture actuelle, le visage de M. Falkland portait un air de calme peu ordinaire. Avec