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XVIII


L’époque à laquelle cette histoire est maintenant arrivée paraît être vraiment l’instant critique qui décida du sort de M. Falkland. Les incidents se pressèrent les uns sur les autres. Le lendemain matin, sur les neuf heures, le bruit se répand que le feu était à l’une des cheminées de la maison. Rien de plus commun en apparence qu’un tel accident ; cependant l’incendie se manifestait avec tant de violence, qu’il paraissait évident que les flammes avaient gagné quelque poutre, imprudemment placée dans le bâtiment lors de sa construction. On craignit du danger pour la totalité de l’édifice. Ce qui rendait encore la confusion plus grande, était l’absence du maître, ainsi que celle de M. Collins, l’intendant. Tandis qu’une partie des gens de la maison était occupée à essayer d’éteindre le feu, il parut à propos que les autres se missent à transporter les meubles les plus précieux sur une pièce de gazon, dans le jardin. Je pris sur moi de donner quelques ordres dans cette circonstance, comme, dans le fait, mon emploi dans la maison semblait m’y autoriser, et comme on m’en jugeait d’ailleurs assez capable par mon intelligence et les ressources de mon esprit.