Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trop fort et trop acharné ; il ne veut pas me donner le temps de respirer ; ces choses-là sont hors de mon pouvoir, elles tiennent à une grande chaîne qui passe continuellement sans s’arrêter. Le bien-être général, la grande affaire de l’univers ira toujours son train, quoiqu’il ne me soit plus donné d’y travailler pour ma part. Cette tâche est réservée à des mains plus fortes et plus jeunes, à vous, Falkland, et à ceux qui vous ressemblent. Nous serions bien méprisables vraiment, si l’espoir du perfectionnement de l’espèce humaine ne nous faisait pas goûter des plaisirs purs et parfaits, indépendamment de savoir si nous existerons pour en partager les fruits. Les hommes auraient bien peu à envier à l’avenir, s’ils avaient tous joui de la paix du cœur aussi complètement que je l’ai fait. »

M. Clare demeura levé toute la journée, se livrant à quelques légères dis-