Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/136

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à la poursuite de l’affaire, quand même elle lui eût été auparavant à-peu-près indifférente. D’abord il parut recevoir très-bien les excuses de Hawkins, et n’y trouver rien que de raisonnable ; mais par la suite, chaque fois qu’il revit le jeune homme, l’envie de l’avoir à son service ne fit qu’augmenter, et il ne cessa de parler au père des vues qu’il avait sur lui. À la fin, il remarqua que ce garçon ne paraissait plus aux chasses, et il commença à soupçonner que ceci provenait d’une résolution de le contrarier dans ses desseins.

Piqué de ce soupçon, qu’il n’était pas de caractère à porter loin, il envoya donner ordre à Hawkins de venir lui parler. « Hawkins, lui dit-il d’un ton fâché, je ne suis pas content de vous. Je vous ai parlé deux ou trois fois de ce garçon qui est à vous, que j’ai envie de prendre à mon service. Pour quelle raison monsieur, répondez-vous si mal à