Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/145

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faon contre le lion. Rien n’était plus facile que de prévoir qu’il ne lui servirait de rien d’avoir le bon droit de son côté, quand son adversaire avait du sien la richesse et le crédit, et par conséquent de quoi légitimer tous les excès qu’il jugerait à propos de commettre. Cette façon de voir fut parfaitement justifiée par l’événement ; la richesse et le despotisme savent bien les moyens de s’étayer dans leur oppression de l’appui de ces mêmes lois, que peut-être dans l’origine d’aveugles législateurs crurent instituer pour la sauvegarde du pauvre.

Dès ce moment M. Tyrrel jura la ruine d’Hawkins, et il ne négligea aucun moyen de vexer ou d’outrager le malheureux objet de sa persécution. Il lui ôta son emploi de receveur, et enjoignit à Barnes, ainsi qu’à tous ses autres vassaux et gens d’affaires, de lui rendre les plus mauvais offices possibles dans toutes les circonstances. M. Tyrrel