Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/161

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pas de ce qu’il mérite, le malheureux ! il a souffert tout ce que la nature humaine peut souffrir. Allons, qu’un généreux pardon de votre part soit un gage de bon voisinage et d’amitié entre vous et moi ».

— « Non, monsieur, je n’irai pas. Je conviens qu’il y a du spécieux dans ce que vous dites. Je n’ignore pas que vous savez toujours arranger une histoire à votre fantaisie, et lui donner de belles apparences ; mais je ne me laisse pas ainsi mener. Quand j’ai mis une fois un projet dans ma tête je ne m’en départs jamais ; c’est là mon caractère, et je n’en changerai pas. J’ai relevé Hawkins quand il était abandonné de tout le monde ; je lui ai donné un état, et pour ma peine, le pendard a fait tout ce qu’il a pu pour m’offenser. Que je sois maudit si jamais je lui pardonne : il serait vraiment bien plaisant que j’allasse faire grâce à l’insolence d’une