Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/163

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ferais tous pendre si j’en avais le pouvoir ».

— « Et c’est-là votre dernière résolution ! M. Tyrrel, je rougis pour vous. Grand Dieu ! il ne faudrait que vous entendre parler pour prendre en dégoût toutes les institutions et les lois de la société, et pour fuir à l’aspect de toute créature humaine. Mais non, la société vous désavoue et vous repousse de son sein ; les hommes ne vous voyent qu’avec horreur. Il n’y a ni rang ni fortune qui puisse vous dérober à l’indignation publique ; vous vivrez dans l’isolement et l’abandon au milieu de vos semblables ; vous aurez beau chercher le commerce des hommes, pas un ne daignera s’abaisser jusques à vous saluer. Chacun fuira vos regards comme l’œil empoisonné du basilic. Où vous flattez-vous donc de trouver des cœurs de pierre capables de sympathiser avec le vôtre ? Allez, le mal-