Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/172

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actif, sans songer le moins du monde à se faire admirer ou remarquer.

La mort de sa tante apporta très-peu de changement à sa situation. Cette dame prudente, qui aurait presque imaginé commettre un sacrilège si elle eût regardé miss Melville comme un rejeton de la famille des Tyrrel, ne fit pas d’autre mention d’elle dans son testament que de la porter simplement pour une somme de cent livres sterling à l’article des legs des domestiques. Émilie n’avait jamais été admise dans l’intimité et la confidence de madame Tyrrel ; et le jeune gentilhomme, sous la protection duquel elle passait y semblait disposé à la traiter même avec plus d’égards que n’avait fait Sa mère. Il l’avait vu croître sous ses yeux, et quoiqu’il n’y eût guère que six ans de différence entre eux, il avait pris une sorte d’intérêt paternel à son sort. L’habitude la lui avait rendue comme nécessaire, et dans tous les intervalles