Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/173

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de la chasse et de la table, il se trouvait isolé et ennuyé quand la compagnie de miss Melville lui manquait. Toutefois la parenté qui les unissait et le peu de beauté d’Émilie empêchaient qu’il eût jamais pensé à jeter sur elle un œil de désir. Les talens qu’elle avait étaient du genre le plus ordinaire ; c’était la danse et la musique. Les dispositions qu’elle montrait pour le premier de ces talens, avaient engagé M. Tyrrel à lui donner quelquefois la place vacante dans son carrosse quand il allait à l’assemblée du voisinage ; car sous quelque point de vue qu’il jugeât à propos de la regarder, il pensait que sa chambrière même, introduite par lui, devais trouver place, sans nulle difficulté, dans le cercle le plus brillant. Quant à la musique, elle servait souvent à le désennuyer ; Émilie avait de temps en temps l’honneur de jouer devant lui, au retour de la chasse ; et comme il avait quelque goût pour l’harmonie, elle en tirait parti pour