Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 164 )

d’état d’imaginer d’autre remède à leur désastre, et ils restaient à contempler les ravages du feu, en se tordant les bras et dans l’agonie d’un désespoir impuissant. Toute l’eau qu’il était possible de se procurer dans ce lieu par les moyens d’usage, n’était qu’une goutte opposée aux fureurs du plus terrible des élémens. Le vent qui s’élevait en même temps, ajoutait encore de plus en plus à l’activité des flammes.

M. Falkland contempla ce spectacle pendant quelques minutes, comme méditant en lui-même sur ce qu’il y avait à faire. Il ordonna aussitôt aux paysans qui étaient autour de lui, de jeter bas une maison qui n’était pas encore endommagée, mais qui touchait à une autre déjà toute en feu. La destruction volontaire de leur propriété parut à ceux-ci un conseil fort étrange, et d’ailleurs l’entreprise était trop près du danger, pour qu’aucun osât s’y hasarder. Voyant donc qu’ils restaient immobiles, M. Fal-