Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/26

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inutiles, ce sera au lecteur à juger ce que j’étais, par les incidens qui vont suivre. Quand la curiosité de M. Falkland fut satisfaite, il m’apprit qu’il avait besoin d’un secrétaire, que je lui paraissais avoir toutes les qualités propres pour cette place, et que si dans le changement d’état où je me trouvais par la mort de mon père, un pareil emploi pouvait me convenir, il me prendrait volontiers dans sa maison.

Cette proposition flatta beaucoup mon amour-propre, et ma reconnaissance éclata par les plus vives expressions. Aidé de M. Collins, je disposai bien vite du peu de bien qu’avait laissé mon père ; il ne me restait plus dans le monde un seul parent dont je pusse réclamer la tendresse et les bons offices ; mais bien loin de me sentir effrayé de cet état d’abandon, je me livrais aux chimères les plus brillantes sur le poste que j’allais occuper. J’étais loin de soupçonner que cette gaieté