Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à lui-même sa conduite sacrilége envers elle et envers cet homme céleste qu’il avait offensé. Quand les premiers élans de sa joie furent un peu calmés, M. Falkland lui parla ainsi :

« Comte Malvesi, j’éprouve un plaisir extrême d’avoir pu ainsi, par des moyens pacifiques, désarmer votre ressentiment et arranger votre bonheur ; mais je dois vous avouer que vous m’avez mis à une rude épreuve. Mon humeur est tout aussi fière et tout aussi peu endurante que la vôtre, et je ne serais pas toujours aussi en état de la contenir ; mais j’ai considéré que j’avais tort le premier ; vos soupçons étaient mal fondés, mais ils n’étaient pas déraisonnables. Nous nous sommes trop permis de jouer sur les bords du précipice. Je n’aurais pas dû, vu la faiblesse du cœur humain et les formes actuelles de la société, rechercher avec autant d’assiduité, cette personne enchanteresse.