Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/94

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— Que diable venez-vous me dire-là, monsieur ? Êtes-vous bien sûr que votre explication ne soit pas plus propre à brouiller les choses qu’à les éclaircir ?

— Je crois en être sûr, monsieur ; je me fie beaucoup sur la pureté de mes intentions, et je ne doute pas que quand vous les connaîtrez bien, vous ne vous prêtiez volontiers à y concourir.

— Mais, mais, M. Falkland, nous pourrions n’être pas d’accord là-dessus. Un homme pense d’une manière, un autre d’une autre. Et puis, ma foi, je ne crois pas avoir grand sujet de me louer de vous jusques à présent.

— Cela peut être. Avec cela, je ne crois pas non plus vous avoir donné quelque raison de vous en plaindre.

— Fort bien, monsieur, mais vous n’avez pas le droit de venir ici me tourmenter. Si votre projet a été de vous divertir, et d’essayer à quel homme vous aviez à faire, Dieu me damne si vous aurez sujet de vous en applaudir.