Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/118

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vous êtes susceptible ? Que dis-je ! oubliez-moi plutôt, si vous pouvez, si vous avez quelqu’attrait plus cher que de vous occuper de moi… Que mes souvenirs sont douloureux ? Qu’est-ce que ce monde ? Ceux-là qui ne cessent de jouir des plaisirs sensuels et artificiels se croyent les seuls heureux… Adieu !

« Voilà le cinquième mortel jour que je suis retenue chez moi par le vent ; mais pourquoi m’en plaindre, la société ne pourrait éloigner mon cœur des souvenirs qui l’attristent.

« Combien le chagrin a fait sur moi de ravages ! lorsqu’allant à… il y a dix ans, l’imagination pouvait encore tremper son pinceau dans l’arc-en-ciel de l’illusion, et esquisser l’avenir sous des couleurs riantes ; maintenant je vais chercher les rayons du so-