Aller au contenu

Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leil ! et en quel endroit de la terre ce cœur désolé pourrait-il retrouver la vie ? Toute la nature semble s’attrister, ou plutôt partager mon deuil. Tout est glacé… glacé comme mes espérances !

« Mon ami… mon ami, je suis mal à mon aise… Mon cœur est écrasé par un poids énorme de chagrin. Je suis encore agitée sur les vagues orageuses de la vie, et obligée de lutter contre l’infortune, sans être soutenue par l’espoir qui seul la rend supportable. Combien je trouve fade, insipide et stérile cet éclat dont les mortels sont ici bas si jaloux ! Il me tarde chaque soir de me mettre au lit, de cacher ma triste figure contre mon oreiller ; mais le ver rongeur que je nourris dans mon sein ne dort pas un moment.